Déclaration d’ouverture de la conférence de presse — Les Services de soins de santé — Nunavut

Les Services de soins de santé — NunavutDéclaration d’ouverture de la conférence de presse

James McKenzie, directeur principal, Bureau du vérificateur général du Canada — 7 mars 2017

Cette déclaration d’ouverture est disponible en Inuktitut (PDF 84 Ko)

Bonjour. Je suis heureux d’être à Iqaluit aujourd’hui pour présenter le Rapport du vérificateur général du Canada sur les services de soins de santé au Nunavut. Le rapport a été déposé cet après-midi à l’Assemblée législative du Nunavut.

Nous voulions, dans le cadre de cet audit, déterminer si les infirmières et infirmiers en santé communautaire et d’autres employés de première ligne qui travaillent dans les centres de santé du Nunavut bénéficiaient de l’appui dont ils avaient besoin pour faire leur travail. Nous avons notamment vérifié si des activités d’orientation et de formation étaient systématiquement offertes au personnel; si le milieu de travail du personnel des soins de santé était sécuritaire; et si le ministère de la Santé évaluait la qualité des soins offerts et s’employait à trouver des moyens de constamment l’améliorer.

Dans l’ensemble, nous avons constaté que le ministère de la Santé ne donnait pas aux infirmières et infirmiers et à d’autres membres du personnel des soins de santé l’appui dont ils avaient besoin pour soigner correctement les habitants du Nunavut.

Nous avons constaté que le ministère de la Santé n’avait pas offert systématiquement des activités d’orientation et de formation aux infirmières et infirmiers et à d’autres employés des centres de santé. Par exemple, certains employés chargés de faire les radiographies dans des centres de santé locaux n’avaient pas suivi de formation adéquate ou n’en avaient pas suivi depuis de nombreuses années. Ce manque de formation a été souligné dans une analyse menée par le Ministère. Selon l’analyse, 45 % des radiographies prises dans certains centres de santé étaient de mauvaise qualité pour établir un diagnostic.

Les commis-interprètes, qui jouent un rôle essentiel en traduisant les besoins exprimés par les patients inuits au personnel de santé, n’avaient pas eux non plus suivi une formation adéquate. Il importe d’avoir des interprètes qualifiés qui connaissent la terminologie médicale si l’on veut que les patients inuits qui ne parlent pas anglais et les personnes qui les soignent puissent se comprendre.

Nous avons constaté que le ministère de la Santé n’avait pas instauré un milieu de travail sécuritaire pour son personnel. Même si des employés ont indiqué avoir fait l’objet de menaces et d’agressions verbales et physiques, et signalé des entrées par effraction aux centres de santé, le Ministère ne disposait pas d’un système de suivi de ces incidents. Résultat, il n’avait pas l’information nécessaire pour déterminer la manière de réduire au minimum les risques posés par ce type d’incident. Certaines mesures de sécurité, comme des alarmes de panique, n’étaient pas toujours fonctionnelles dans les centres de santé. Par ailleurs, des représentants du Ministère étaient d’avis que les lignes directrices visant les employés travaillant seuls n’étaient ni réalistes ni efficaces.

Même si le ministère de la Santé avait des procédures pour revoir et améliorer la qualité des services de soins de santé, ces procédures étaient rarement suivies. Par exemple, les examens visant à vérifier si les infirmières et infirmiers en santé communautaire avaient rempli correctement les dossiers médicaux des patients n’ont pas été réalisés comme requis. Les dossiers médicaux sont essentiels pour consigner les résultats des visites médicales et assurer la continuité des soins. De même, des directrices et directeurs régionaux n’ont pas effectué leurs visites annuelles aux centres de santé communautaire comme il se doit. Or, ces visites servent à confirmer que les centres fonctionnent efficacement.

En 2016, près de la moitié des postes au sein du ministère de la Santé étaient vacants et beaucoup d’autres postes étaient occupés par du personnel temporaire. Nous avons constaté que le processus de dotation, auquel participe le ministère des Finances, prenait du temps. Pourvoir un poste vacant a pris, en moyenne, une année et demie. Certains postes, notamment en soins infirmiers, sont restés vacants pendant plusieurs années. En dépit de taux élevés de vacance de postes, le ministère de la Santé ne disposait pas d’un système efficace pour assurer le suivi et la gestion de ses mesures de dotation. Le Ministère n’avait pas non plus de stratégie actualisée de recrutement et de maintien en poste du personnel infirmier.

Enfin, nous avons constaté que même si la taille de la plupart des collectivités du Nunavut avait augmenté, le ministère de la Santé n’avait pas mené d’analyses pour déterminer s’il y avait suffisamment d’infirmières, d’infirmiers et de médecins pour répondre aux besoins de la population. Le Ministère a lancé une initiative en vue d’améliorer sa prestation des services de soins de santé. Nous avons cependant noté qu’il n’avait pas prévu consulter les Nunavummiuts tant qu’il n’aurait pas recensé les modes de prestation possibles pour améliorer les soins de santé. À notre avis, il importe de faire participer les Nunavummiuts tôt dans le processus pour assurer la réussite de l’examen.

Nous avons formulé diverses recommandations dans le rapport, dont certaines visent des problèmes de longue date. Le ministère de la Santé et le ministère des Finances ont accepté nos recommandations. La mise en œuvre de ces recommandations sera primordiale pour renforcer la prestation des services de soins de santé au Nunavut.

Voilà qui conclut ma déclaration d’ouverture. Je serais heureux de pouvoir répondre à vos questions.