Survol de l’audit — Rapport 1 — La résistance aux antimicrobiens

Survol de l’audit Rapport 1 — La résistance aux antimicrobiens

Qu’avons-nous examiné? (voir Objet de l’audit)

Le présent audit visait à déterminer si l’Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada s’étaient acquittés de leurs principales responsabilités pour réduire les risques pour la santé que posent l’émergence et la propagation de la résistance aux antimicrobiens. L’audit a porté essentiellement sur la résistance aux antibiotiques.

Pourquoi avons-nous effectué cet audit?

Les médicaments antimicrobiens, communément appelés « antimicrobiens », sont considérés comme une pierre angulaire de la médecine moderne. Les professionnels de la santé se fient à ces médicaments pour traiter les infections courantes, comme la pneumonie, et réduire le risque de complications graves et de décès. Les professionnels de la santé peuvent ainsi réduire les risques associés à de nombreuses interventions médicales, y compris les transplantations d’organes, les arthroplasties et la chimiothérapie contre le cancer.

La résistance aux antimicrobiens se développe naturellement, mais le processus s’accélère lorsque les antimicrobiens ne sont pas utilisés avec prudence, c’est-à-dire si l’on n’administre pas le bon médicament à une dose et à une fréquence adéquates pendant une durée appropriée. Les infections causées par des organismes ayant acquis une résistance peuvent nécessiter des traitements plus longs et plus coûteux, dont certains peuvent entraîner de graves effets secondaires, et présenter un risque plus important de décès pour les patients. Pour certaines infections causées par des organismes multirésistants, peu de traitements sont disponibles.

Qu’avons-nous conclu?

Nous avons conclu que l’Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada ne s’étaient pas acquittés de certaines de leurs principales responsabilités pour réduire les risques pour la santé que posent l’émergence et la propagation de la résistance aux antimicrobiens au Canada.

Qu’avons-nous constaté?

Élaboration d’une stratégie pancanadienne de lutte contre la résistance aux antimicrobiens

Dans l’ensemble, nous avons constaté que l’Agence de la santé publique du Canada n’avait pas mobilisé tous les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux et les autres intervenants afin d’élaborer une stratégie pancanadienne pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Depuis 2011, l’Agence discute des secteurs de collaboration avec les provinces et les territoires, mais elle n’a pas réussi à parvenir à un consensus sur la portée d’une telle stratégie. En 2014, l’Agence a fait appel à certaines organisations fédérales pour mettre au point un cadre d’action fédéral visant à s’attaquer à la résistance aux antimicrobiens. Toutefois, l’Agence n’a pas encore déterminé, en collaboration avec ses partenaires, la manière dont le cadre servirait à mobiliser les provinces, les territoires et les autres intervenants en vue d’établir les mesures à prendre en priorité, de clarifier les rôles et les responsabilités ainsi que de fixer des dates d’échéance précises et réalistes pour l’élaboration d’une stratégie pancanadienne.

Cette constatation est importante parce qu’il n’y a pas de stratégie nationale en place pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. L’Agence de la santé publique du Canada estime que cette question doit être traitée au moyen d’une approche plus globale conjuguée à un leadership national fort et avec la coopération de tous les ordres de gouvernement et de tous les secteurs. L’Agence considère aussi que le manque d’intégration et de coordination des activités augmentait les risques pour la santé que pose la résistance aux antimicrobiens.

Surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de l’utilisation des antimicrobiens

Dans l’ensemble, nous avons constaté que l’Agence de la santé publique du Canada, avait relevé des faiblesses en ce qui a trait à la collecte, à l’analyse et à la diffusion des données sur la résistance aux antimicrobiens et l’utilisation des antimicrobiens, dans le cadre de ses activités de surveillance. L’Agence est en train d’élaborer une stratégie visant à corriger ces faiblesses, mais il lui reste encore à établir de façon définitive l’étendue des améliorations, les sources de financement et les calendriers de mise en œuvre.

Cette constatation est importante parce que l’Agence est chargée de recueillir, d’analyser et de diffuser des données sur la résistance aux antimicrobiens et l’utilisation des antimicrobiens à l’échelle nationale, dans le cadre de ses activités de surveillance. Ces données sont nécessaires pour comprendre l’ampleur de la résistance aux antimicrobiens et de l’utilisation des antimicrobiens au Canada. Une telle compréhension permet de prendre des mesures pour atténuer les risques pour la santé humaine.

Utilisation prudente des antimicrobiens

Dans l’ensemble, nous avons constaté que l’Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada avaient adopté certaines mesures pour promouvoir l’utilisation prudente des antimicrobiens chez les humains. L’Agence de la santé publique du Canada a élaboré six lignes directrices nationales visant à prévenir et à contrôler les infections causées par des organismes résistants aux antimicrobiens, mais elle a déterminé qu’il en fallait davantage. De son côté, Santé Canada exige que la plupart des médicaments antimicrobiens à usage humain soient vendus uniquement sur ordonnance.

Par contre, Santé Canada n’a pas pris certaines des mesures importantes nécessaires pour promouvoir l’utilisation prudente des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation. À titre d’exemple, le Ministère n’a pas renforcé la réglementation actuelle pour interdire aux agriculteurs d’importer des antimicrobiens non homologués vendus sans ordonnance et qui sont importants pour la médecine humaine afin de les utiliser dans leurs activités d’élevage. Santé Canada n’évalue pas la qualité, l’innocuité ni l’efficacité de ces médicaments. Selon le Ministère, l’utilisation d’antimicrobiens non homologués chez les animaux destinés à l’alimentation pourrait avoir de graves répercussions sur la santé publique, notamment d’entraîner la résistance aux antimicrobiens. De plus, le Ministère permet que certains antimicrobiens servant à traiter des infections graves chez les humains soient vendus sans ordonnance pour être utilisés chez les animaux destinés à l’alimentation.

  • Santé Canada n’a pas pris certaines mesures importantes pour promouvoir l’utilisation prudente des antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation

    Recommandation. Santé Canada devrait achever ses plans pour régler la question de l’importation « pour usage personnel » de médicaments antimicrobiens à usage vétérinaire et renforcer les mesures de contrôle appliquées à l’importation d’ingrédients pharmaceutiques actifs antimicrobiens à usage vétérinaire.

    Recommandation. Santé Canada devrait examiner périodiquement tous les antimicrobiens importants pour la médecine humaine afin de déterminer si leurs utilisations approuvées et leur accessibilité en médecine vétérinaire augmentent le risque que ces antimicrobiens deviennent inefficaces pour traiter les infections chez l’humain.

Réponse

Les entités vérifiées ont accepté nos recommandations, et y ont répondu (voir le tableau des recommandations).

Information connexes

Rapport du Vérificateur général du Canada
Type de produit Audit de performance
Thèmes
Entités vérifiées
Date de fin 19 décembre 2014
Date de dépôt 28 avril 2015
Audits connexes Chapitre 4 — La réglementation des médicaments — Santé Canada, Automne 2011 — Rapport du vérificateur général du Canada

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Les commentaires du vérificateur général

Les actions fédérales pour aider à prévenir les infections résistantes aux antibiotiques ont été inadéquates
Transcription de la vidéo