Le soutien en santé mentale pour les membres — Gendarmerie royale du Canada

Déclaration d’ouverture au Comité permanent des comptes publics

Le soutien en santé mentale pour les membres — Gendarmerie royale du Canada

(Rapport 4 — Rapports du printemps 2017 du vérificateur général du Canada)

Le 31 mai 2017

Michael Ferguson, Comptable professionnel agrééCPA, Comptable agrééCA
Fellow de l'Ordre des comptables agréésFCA (Nouveau-Brunswick)
Vérificateur général du Canada

Monsieur le Président, je vous remercie de nous donner l’occasion de discuter de notre rapport du printemps 2017 sur le soutien en santé mentale pour les membres de la Gendarmerie royale du Canada. Je suis accompagné de la directrice principale chargée de l’audit, Madame Joanne Butler.

En mai 2014, la Gendarmerie royale du CanadaGRC a lancé sa stratégie quinquennale en matière de santé mentale pour favoriser un milieu de travail sain et sécuritaire sur le plan psychologique et pour mieux soutenir ses employés. Dans cette stratégie, la santé mentale est définie comme « un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté ».

Notre audit visait à déterminer si les membres de la GRC avaient eu accès à des services de santé mentale qui répondaient à leurs besoins. Nous avons examiné certains programmes et services de santé mentale rattachés à deux secteurs clés de la Stratégie en matière de santé mentale de la GRC : détection et intervention précoces, et amélioration continue.

Nous avons conclu que, dans l’ensemble, les membres de la GRC n’avaient pas accès à des services de santé mentale qui répondaient à leurs besoins. La GRC a pris une importante mesure en lançant sa Stratégie en matière de santé mentale. Cependant, elle n’a pas donné la priorité à la mise en œuvre des programmes et services de santé mentale ni affecté les ressources nécessaires pour les soutenir. Ces programmes et services n’ont donc été mis en œuvre que partiellement.

Lors de notre examen d’un échantillon représentatif de dossiers, nous avons constaté que, même si 57 % des membres de la GRC avaient reçu facilement et en temps opportun des services de soutien en santé mentale dont ils avaient besoin, cela n’avait pas été le cas pour 16 % d’entre eux. Pour 27 % des membres, la GRC n’avait pas de dossiers nous permettant de déterminer si les membres concernés avaient reçu l’aide dont ils avaient besoin au moment voulu.

Le soutien aux membres de la GRC ne s’arrête pas à leur donner accès à un traitement en santé mentale. Les superviseurs et le personnel des services de santé doivent aussi apporter aux membres un suivi et un soutien pendant qu’ils sont en congé de maladie et quand ils sont prêts à reprendre le travail. Cependant, nous avons constaté que les superviseurs et le personnel des services de santé n’avaient pas toujours apporté un suivi aux membres en congé de maladie comme ils étaient censés le faire, et qu’ils n’avaient pas adéquatement soutenu les membres quand ils étaient prêts à reprendre le travail. Certains membres nous ont dit que ce manque de soutien avait aggravé leur problème de santé mentale et retardé leur retour au travail. Nous avons constaté qu’un membre sur cinq qui avait demandé de l’aide pour un problème de santé mentale auprès des bureaux des services de santé n’était pas retourné au travail ou avait choisi de quitter la GRC pour des raisons médicales.

Enfin, nous avons constaté que la GRC n’avait pas d’indicateurs de rendement pour évaluer sa Stratégie en matière de santé mentale et vérifier si elle fonctionnait comme prévu pour répondre aux besoins de ses membres. La GRC n’avait pas de cadre d’assurance qualité. Elle n’a pas non plus fait de suivis de ses activités pour favoriser l’amélioration en continu. La GRC n’a pas donc systématiquement collecté ou communiqué de l’information sur les résultats des programmes et services conçus pour appuyer la Stratégie.

Pour que la Stratégie réussisse, la GRC doit savoir si les programmes et services en place répondent aux besoins de ses membres, sont efficaces par rapport au coût, et réduisent les effets négatifs des problèmes de santé mentale sur la vie personnelle des membres et sur la GRC.

Ces constatations sont importantes parce que la force de la GRC provient de ses membres. Si l’organisme ne gère pas efficacement les problèmes de santé mentale de ses membres et ne les aide pas à retourner au travail, ceux-ci auront de la difficulté à remplir leurs fonctions, ce qui pourrait miner leur confiance envers la GRC et réduire l’efficacité de l’organisme. À terme, les problèmes de santé mentale de certains membres peuvent nuire à la capacité de la GRC de servir et de protéger la population canadienne.

La Stratégie en matière de santé mentale est importante pour la GRC, pour la population canadienne et pour le gouvernement dans son ensemble, et il faut qu’elle fonctionne. Les problèmes que nous avons relevés doivent être réglés pour assurer le succès de cette Stratégie. Celle-ci en est à sa troisième année de mise en œuvre. La GRC a donc la possibilité d’apporter les améliorations qui s’imposent.

Nous sommes heureux de signaler que la GRC a accepté nos sept recommandations.

Monsieur le Président, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.