Déclaration d’ouverture à la conférence de presse — L’enseignement au Yukon de la maternelle à la 12e année — Ministère de l’éducation

L’enseignement au Yukon de la maternelle à la 12e année — Ministère de l’éducationDéclaration d’ouverture à la conférence de presse

Casey Thomas, vérificatrice générale adjointe, Bureau du vérificateur général du Canada — 18 juin 2019

Bonjour. Je suis heureuse d’être à Whitehorse aujourd’hui pour discuter de notre rapport d’audit sur l’éducation, que nous avons remis ce matin au président de l’Assemblée législative. Je suis accompagnée de mes collègues, Madame Jo Ann Schwartz et Madame Ruth Sullivan.

Dans cet audit, nous avons examiné si le ministère de l’Éducation avait évalué et comblé les écarts dans les résultats des élèves. Nous avons aussi vérifié si le Ministère avait mis en œuvre des programmes éducatifs qui étaient inclusifs et reflétaient la culture et les langues des Premières Nations du Yukon.

Cet audit est important parce que l’éducation est un moyen d’aider les jeunes à devenir des membres productifs et actifs de la société et de leur collectivité.

Fait tout aussi important, la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui a étudié l’historique et l’incidence des pensionnats autochtones, a demandé une amélioration des niveaux d’instruction et des taux de réussite des peuples autochtones, ainsi que l’élimination des écarts entre les résultats scolaires des Autochtones et ceux des autres citoyens du Canada.

Dans l’ensemble, nous avons constaté que le Ministère ne savait pas si ses programmes répondaient aux besoins des élèves, surtout ceux ayant des besoins particuliers ou appartenant à une Première Nation du Yukon.

Nous avons constaté que, 10 ans après notre audit précédent, il y avait toujours des écarts entre les résultats scolaires des élèves des Premières Nations et ceux des autres élèves. Nous avons aussi constaté qu’il y avait des écarts entre les résultats des élèves en milieu rural et ceux des élèves en milieu urbain.

Notre dernier audit a montré que le ministère de l’Éducation avait peu fait pour cerner et comprendre les causes profondes de ces écarts de longue date dans les résultats scolaires. Sans cette information, le Ministère ne pouvait pas savoir si ses mesures de soutien permettaient d’améliorer les résultats des élèves, ou si ses efforts et ses ressources ciblaient les secteurs qui en avaient le plus besoin.

De plus, nous avons constaté que le Ministère n’avait pas établi de stratégie de mesure du rendement pour se fixer des objectifs et guider ses actions afin de combler les écarts relevés et d’aider les élèves à réaliser leur plein potentiel. Cette absence de stratégie était un autre obstacle qui a empêché le Ministère de corriger les causes profondes des écarts et d’améliorer les résultats des élèves.

Le Ministère a indiqué qu'il s'engageait à favoriser une éducation inclusive. Selon la définition du Ministère, une éducation inclusive permet à tous les élèves d'avoir droit, dans des conditions d'égalité, à l'apprentissage, au succès et à la poursuite de l'excellence dans tous les aspects de leur éducation. Pour ce qui est de l’éducation inclusive, nous avons constaté que le Ministère n’avait pas surveillé la prestation des services et la mise en application des mesures de soutien pour les élèves qui avaient des besoins particuliers. Il n’a pas non plus surveillé les résultats de ces élèves.

Le Ministère ne connaissait donc pas l’efficacité de son approche en matière d’éducation inclusive. Il ne savait pas non plus s’il devait cibler son attention sur certains groupes, écoles, enseignants ou matières.

Nous avons constaté que, même si le Ministère avait des responsabilités et des engagements en ce qui a trait à la mise en œuvre de programmes éducatifs reflétant la culture et les langues des Premières Nations du Yukon, il n’avait pas fait assez d’efforts pour créer un partenariat avec les Premières Nations du Yukon qui lui permettrait de définir et d’exécuter pleinement des programmes éducatifs inclusifs sur le plan culturel.

Nous avons aussi constaté que le Ministère n’avait pas donné de directives suffisantes ni assuré une surveillance et un soutien adéquats pour aider les écoles à exécuter des programmes inclusifs sur le plan culturel.

Le ministère de l’Éducation a accepté toutes nos recommandations. La mise en œuvre de ces recommandations sera primordiale pour renforcer la capacité du Ministère à fournir des services et des mesures de soutien visant une éducation inclusive pour tous les élèves du Yukon.

Je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Je serais heureuse de pouvoir répondre à vos questions.