Octobre 2022 La biodiversité au Canada : engagements et tendances

Commissaire à l’environnement et au développement durableLa biodiversité au Canada : engagements et tendances

La biodiversité au Canada : engagements et tendances

Octobre 2022

Introduction

Objet du présent document d’information

Les Nations Unies ont reconnu l’urgence d’agir pour protéger la biodiversité mondiale. En réponse à cet appel, le commissaire à l’environnement et au développement durable, au nom de la vérificatrice générale du Canada, prévoit publier plusieurs rapports d’audit de performance portant sur la biodiversité entre 2022 et 2024. Le présent document d’information présente des renseignements généraux sur les engagements pris par le Canada pour protéger la biodiversité, et notamment sur la situation et les tendances relatives aux espèces en péril, afin de mettre en contexte les rapports d’audit de performance qui traiteront de sujets précis liés à la biodiversité.

Qu’est-ce que la biodiversité?

La diversité biologique, ou la biodiversité, désigne la variété qui existe parmi les organismes vivants. Elle se situe à trois niveaux fondamentaux : les gènes, les espèces et les écosystèmes.

L’importance de la biodiversité

Un mélange diversifié de gènes, d’espèces et d’écosystèmes rend possible la survie humaine. La biodiversité est à la base des éléments suivants :

Les menaces à la biodiversité

Les Nations Unies reconnaissent que la perte de la biodiversité est l’une des urgences mondiales les plus pressantes, avec la pollution et les changements climatiques. En 2021, le Programme des Nations Unies pour l’environnement a déclaré ce qui suit dans son rapport Faire la paix avec la nature :

« Les espèces s’éteignent dix à cent fois plus rapidement qu’elles ne le feraient naturellement. Sur les 8 millions d’espèces animales et végétales recensées dans le monde, un million est menacé d’extinction. En moyenne, les populations d’animaux sauvages vertébrés ont chuté de 68 % au cours des 50 dernières années et de nombreuses espèces d’insectes ont été réduites de moitié. […] En raison du changement d’affectation des terres, de l’exploitation, de l’évolution du climat, de la pollution et des espèces exotiques envahissantes, les écosystèmes se détériorent à un rythme sans précédent. Les menaces pesant sur la biodiversité sont exacerbées par les changements climatiques, et de nombreuses espèces végétales et animales en ont déjà subi les répercussions, notamment en ce qui concerne leur variété, leur nombre et leur activité saisonnière. En se dégradant, les écosystèmes peinent à remplir leurs fonctions, dont dépend pourtant le bien-être humain. Cette perte de biodiversité devrait s’accélérer davantage au cours des prochaines décennies si des actions visant à limiter les changements climatiques, à endiguer et à inverser les effets de la transformation et de la dégradation des écosystèmes par les êtres humains ne sont pas mises en œuvre de toute urgence. »

De même, dans son rapport de 2021-2022 sur la perception des risques mondiaux (Global Risks Perception Survey), le Forum économique mondial a classé la perte de la biodiversité au troisième rang des risques mondiaux les plus pressants dans les dix prochaines années.

Il existe cinq grandes menaces à la biodiversité :

La biodiversité au Canada

Au Canada, on dénombre environ 80 000 espèces, notamment de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de plantes, d’amphibiens, de reptiles et d’insectes. Le caribou, l’ours polaire, le castor et le huard figurent sur les pièces de la monnaie canadienne et sont parmi les espèces les plus emblématiques du pays. Le Canada compte plus de 300 espèces qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Malheureusement, certaines espèces canadiennes qui étaient fort répandues ont connu un déclin catastrophique et sont désormais en péril, comme le bison, la morue de l’Atlantique et le monarque. La tourte voyageuse, autrefois l’espèce d’oiseau la plus commune en Amérique du Nord, est aujourd’hui une espèce disparue.

Au Canada, les plantes et les animaux sont répartis dans des terres et des écosystèmes variés : les forêts, les prairies, les terres humides, les lacs et les rivières, les écosystèmes côtiers, les océans et les glaces. La plus grande diversité d’espèces est observée dans le sud du pays, où vit la majeure partie de la population canadienne. Cependant, d’autres régions du Canada comprennent de vastes habitats d’importance mondiale encore intacts. Le Canada possède environ 24 % des forêts boréales et 25 % des forêts tempérées du monde. La superficie de terres humides de 1,5 million de kilomètres carrés du pays représente environ 25 % des terres humides restantes de la Terre. On trouve également au Canada le plus long littoral de la planète, 2 millions de lacs et la troisième superficie de glaciers en importance dans le monde.

La biodiversité est menacée au Canada, où des milliers d’espèces risquent de disparaître. La situation nationale des espèces en péril quant à leur conservation est évaluée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, lequel établit les diverses catégories de risque ci-après :

Dans le cadre du processus de recensement des espèces en péril, le Groupe de travail national sur la situation générale, un organisme conjoint fédéral-provincial-territorial, prépare un rapport périodique sur la situation de toutes les espèces sauvages au Canada. Les espèces désignées comment étant « possiblement en péril » sont évaluées en priorité par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, qui informe le gouvernement fédéral sur les espèces à inscrire à la liste des espèces en péril aux termes de la Loi sur les espèces en péril. Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique formule une recommandation au gouverneur en conseilNote de bas de page 1 quant aux espèces à inscrire en vertu de la Loi.

Les espèces disparues ou en déclin au Canada

Certaines espèces ont regrettablement disparu au Canada. D’autres espèces connaissent un déclin et sont en voie de disparition ou sont visées par des menaces qui les exposent à un risque accru de disparition (voir la pièce 1).

Pièce 1 — Exemples d’espèces qui ont disparu ou qui présentent un risque accru

Exemples d’espèces qui ont disparu ou qui présentent un risque accru
Espèce Catégorie de risque selon l’année Historique du statut

Saumon atlantique, population du lac Ontario

Photo d’un saumon atlantique dans le lac Ontario

Photo : slowmotiongli/Shutterstock.com

Disparue du pays
(2006)

Disparue
(2010)

Espèce autrefois abondante dans le bassin hydrographique du lac Ontario, la population de saumon atlantique du lac Ontario a disparu à la fin du 19e siècle à cause d’une pêche excessive, de la dégradation de l’habitat et de la présence de barrages empêchant les migrations de frai. Malgré les efforts soutenus pour réintroduire le saumon atlantique dans le lac Ontario, les stocks relâchés ne sont pas de même souche génétique que l’espèce indigène du lac.

Tourte voyageuse

Illustration d’un tourte voyageur

Illustration : Nicolas Primola/
Shutterstock.com

Disparue
(1985)

La tourte voyageuse est probablement l’espèce disparue la plus connue du Canada. On en dénombrait autrefois des milliards d’individus présents sur de vastes superficies de la région du sud-est du Canada. La chasse commerciale et la perte de l’habitat ont provoqué un net déclin des populations. Au Canada, la tourte voyageuse a été observée pour la dernière fois en 1902 à Penetanguishene, en Ontario, et l’espèce s’est éteinte en 1914. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a évalué officiellement la tourte voyageuse comme étant une espèce disparue en 1985.

Châtaignier d’Amérique

Photo d’un Châtaignier d’Amérique

Photo : Gabriela Beres/Shutterstock.com

Menacée (1987)

En voie de disparition (2004)

Autrefois une essence dominante dans les forêts de feuillus de l’Est, y compris dans le sud de l’Ontario, le châtaignier d’Amérique a été décimé par la brûlure du châtaignier, un champignon envahissant, au début du 20e siècle. L’espèce est toujours présente, mais la plupart des individus sont des rejets qui ne peuvent pas se reproduire. Le châtaignier d’Amérique a été évalué comme étant en voie de disparition en 2004 en raison des menaces actuelles qui pèsent sur l’espèce et de sa faible population.

Morue de l’Atlantique, population de Terre-Neuve-et-Labrador

Photo d’une morue de l’Atlantique en eau trouble

Photo : Travel Faery/Shutterstock.com

Préoccupante (1998)

En voie de disparition (2003)

La population de morue de l’Atlantique, qui était autrefois abondante, a chuté des suites de la surpêche industrielle. Un moratoire sur la pêche a été mis en place en 1992. La population de Terre-Neuve-et-Labrador avait décliné de 99 % depuis les années 1960. Si l’on observe un accroissement de la population, celle-ci ne représente encore qu’une fraction de ce qu’elle a été.

Tortue mouchetée, population des Grands Lacs

Photo d’une tortue mouchetée au bord d’un étang

Photo : Paul Reeves Photography/Shutterstock.com

Menacée (2005)

En voie de disparition (2016)

La population de tortue mouchetée des Grands Lacs, dont le cou et le menton sont d’un jaune caractéristique, demeure répandue dans certaines régions du sud de l’Ontario et du Québec. Toutefois, elle connaît un déclin en raison de menaces telles que la mortalité sur les routes et la perte d’habitat.

Épaulard, population résidente du sud du Pacifique Nord-Est

Photo de deux épaulards sortant de l'eau

Photo : slowmotiongli/Shutterstock.com

Menacée (1999)

En voie de disparition (2001)

L’aire de répartition de la population d’épaulards (ou orques) résidents du sud du Pacifique Nord-Est s’étend des côtes du nord de la Colombie-Britannique jusqu’au centre de la Californie. Au cours des mois d’été, ces mammifères se concentrent au large de la pointe sud de l’île de Vancouver. Cette population compte moins de 100 individus et elle est menacée par la diminution de la disponibilité des proies, le bruit et les perturbations causés par les navires, et les contaminants. À l’instar d’autres populations d’orques, elle a été évaluée comme étant menacée en 1999, et la population résidente du sud du Pacifique Nord-Est a été désignée « en voie de disparition » en 2001 à la suite d’une réévaluation des risques.

Monarque

Photo d'un papillon monarque sur un buisson fleuri

Photo : Nancy Bauer/Shutterstock.com

Préoccupante (1997)

En voie de disparition (2016)

Le monarque se reproduit dans tout le Canada durant l’été et migre jusqu’au Mexique et en Californie pour y passer l’hiver, parcourant une distance pouvant aller jusqu’à 7 000 kilomètres. Le monarque est exposé à de nombreuses menaces, dont la perte d’habitat, les phénomènes météorologiques extrêmes causés par les changements climatiques, et les pesticides.

Chouette tachetée

Photo de chouette tachetée sur une branche de pin

Photo : Nick Bossenbroek/
Shutterstock.com

En voie de disparition (1986)

Le nombre de chouettes tachetées se situait auparavant entre 500 et 1 000 au Canada. Toutefois, en raison de l’amenuisement des forêts anciennes qui constituaient son habitat dans la zone côtière de la Colombie-Britannique, il ne reste plus que 3 individus à l’état sauvage. L’arrivée récente dans la province de la chouette rayée, un oiseau étroitement apparenté, menace également cette espèce en lui faisant concurrence et en se reproduisant avec elle. Malgré la mise sur pied d’un programme d’élevage en captivité, la chouette tachetée demeure l’une des espèces en voie de disparition les plus menacées au Canada.

Ours blanc

Photo d'un ours blanc marchant sur la neige

Photo : Vaclav Sebek/Shutterstock.com

Non en péril
(1986)

Préoccupante (1991)

L’ours blanc est le plus gros carnivore terrestre de la planète. Il vit sur la glace de mer et les zones côtières de l’Arctique, et près des deux tiers de la population se trouvent au Canada. En 1991, l’espèce a été classée dans une catégorie de risque plus élevé, soit celle des espèces préoccupantes, en raison de la fonte de la glace de mer attribuable aux changements climatiques.

Source : Registre public des espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, 2022

Les espèces qui montrent des signes de rétablissement au Canada

Certaines espèces en voie de disparition ont été sauvées de l’extinction (voir la pièce 2).

Pièce 2 — Exemples d’espèces qui ont connu des déclins historiques mais dont la situation quant à la conservation s’est améliorée

Exemples d’espèces qui ont connu des déclins historiques mais dont la situation quant à la conservation s’est améliorée
Espèce Catégorie de risque par année Historique du statut

Renard véloce

Photo d'un renard véloce assis à l'extérieur de sa tanière

Photo : Ghost Bear/Shutterstock.com

Disparue du pays
(1978)

En voie de disparition
(1998)

Menacée
(2009)

Le renard véloce est l’un des cas de réintroduction d’espèces sauvages les plus fructueux. L’espèce avait disparu des Prairies dans les années 1930 à cause de la perte d’habitat et des activités de piégeage et d’empoisonnement. Au début des années 1980, des renards véloces ont été réintroduits en Saskatchewan et en Alberta dans le cadre de programmes d’élevage en captivité. La population s’élève maintenant à plus de 600 individus.

Loutre de mer

Photo d'une loutre de mer flottant dans l'eau

Photo : rbrown10/Shutterstock.com

En voie de disparition
(1978)

Menacée
(1996)

Préoccupante (2007)

La disparition de la loutre de mer de la Colombie-Britannique au début du 20e siècle est le résultat du commerce des fourrures. Les premières opérations de réintroduction ont eu lieu entre 1969 et 1972. Son aire de répartition et sa population sont en croissance depuis.

Bison des bois

Photo d'un bison des bois dans les plaines

Photo : Tim Malek/Shutterstock.com

En voie de disparition
(1978)

Menacée
(1988)

Préoccupante (2013)

Le bison des bois est le cousin nordique du bison des plaines, une espèce menacée, et est le plus gros animal terrestre en Amérique du Nord. Il figurait sur la première liste d’espèces sauvages en voie de disparition établie par le Canada en 1978, après avoir fait l’objet d’une chasse excessive pendant plus d’un siècle. Le nombre d’individus a continué d’augmenter, et des projets de déplacement ont permis d’établir de nouvelles populations.

Rorqual à bosse, population de l’ouest de l’Atlantique Nord

Photo d'une rorqual à bosse sortant de l'eau

Photo : Paul S. Wolf/Shutterstock.com

Menacée
(1982)

Préoccupante (1985)

Non en péril
(2003)

La pêche commerciale à la baleine au 19e siècle a entraîné un énorme déclin du nombre de rorquals à bosse le long de la côte atlantique du Canada. Après l’arrêt de la chasse au rorqual à bosse en 1960, les effectifs de l’espèce ont remonté. Cette population avait d’abord été évaluée comme un tout avec la population du Pacifique Nord et désignée comme « menacée » en 1982.

Faucon pèlerin (sous-espèces anatum et tundrius)

Photo d'un faucon pèlerin en vol

Photo : Harry Collins Photography/Shutterstock.com

En voie de disparition
(1978)

Menacée
(1999)

Préoccupante (2007)

Non en péril
(2017)

Le faucon pèlerin compte parmi les rares espèces en voie de disparition au Canada qui se sont rétablies pour passer au statut d’espèces non en péril. La sous-espèce anatum a d’abord été désignée « en voie de disparition » en 1978. L’espèce avait décliné dans l’ensemble de son aire de répartition, principalement à cause de l’exposition au pesticide DDT qui causait l’échec de la reproduction. À la suite de réévaluations, l’espèce a été jugée « menacée » en 1999, puis « préoccupante » en 2007 (à l’instar de la sous-espèce tundrius). Son rétablissement a été rendu possible par l’interdiction du DDT et par les programmes d’élevage en captivité et de relâchement. En 2017, 39 ans après leur inscription à la liste des espèces en péril du Canada, les sous-espèces anatum et tundrius se sont toutes deux vu attribuer le statut « non en péril ». Une troisième sous-espèce continue toutefois d’être désignée espèce « préoccupante ».

Cygne trompette

Photo d'un cygne trompette déployant ses ailes

Photo : Don Mammoser/Shutterstock.com

Préoccupante (1978)

Non en péril
(1996)

Le cygne trompette est l’espèce de sauvagine la plus grande au monde. Chassée commercialement pour sa viande et son plumage pendant deux siècles, elle a frôlé la disparition. Lorsque le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada l’a jugée espèce « préoccupante » à l’issue de sa première évaluation en 1978, le cygne trompette avait déjà amorcé son rétablissement grâce aux mesures de restriction de la chasse et de protection de l’habitat, et aux programmes d’élevage en captivité et de relâchement. En 1996, le cygne trompette a été désigné espèce « non en péril ». Ses populations et son aire de répartition ont continué de s’accroître.

Source : Registre public des espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, 2022

Les accords et les engagements internationaux

Le Canada a ratifié ou reconnu cinq grands accords internationaux qui portent sur la biodiversité. L’accord principal est la Convention sur la diversité biologique et ses protocoles connexes. La Convention sur la diversité biologique a pour objectifs la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable des éléments de la diversité biologique et le partage juste et équitable des bienfaits découlant de l’exploitation commerciale et des autres utilisations des ressources génétiques. L’accord vise tous les écosystèmes, toutes les espèces et toutes les ressources génétiques.

Quatre autres accords internationaux viennent s’ajouter à la Convention sur la diversité biologique :

À ces instruments importants s’ajoutent d’autres accords conclus entre certains pays, comme la Convention pour la protection des oiseaux migrateurs aux États-Unis et au Canada.

Les engagements nationaux du Canada en matière de biodiversité

La protection de la biodiversité au Canada est un effort conjoint qui exige la collaboration de nombreux intervenants et intervenantes. La conservation de la biodiversité et l’utilisation durable des ressources biologiques sont des responsabilités partagées entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux. Les Autochtones, les propriétaires privés, les entreprises, les organismes de conservation, les municipalités, les établissements de recherche, les fondations et d’autres groupes jouent aussi un rôle essentiel. Si la collaboration des nombreux intervenants et intervenantes est essentielle, le gouvernement fédéral a aussi un important rôle de leadership à jouer.

Il incombe au gouvernement fédéral de protéger la biodiversité des océans, des eaux et des terres qui relèvent de sa compétence. Il doit notamment assurer la protection et la conservation des espèces aquatiques, des oiseaux migrateurs et des espèces inscrites sur la liste fédérale des espèces en péril.

Même si le Canada ne dispose pas d’une loi générale sur la biodiversité à l’échelle fédérale, il existe plusieurs lois fédérales pertinentes, dont les suivantes :

Les gouvernements provinciaux et territoriaux sont les principaux gardiens des ressources naturelles dans les limites de leurs territoires, et certains ont élaboré leurs propres stratégies de protection de la biodiversité. Ils sont responsables de la gestion des espèces sauvages, de la surveillance de l’exploitation des ressources et de la planification de l’utilisation des terres au sein de leurs administrations respectives.

Les Autochtones et les conseils de gestion de la faune jouent un rôle important dans la gestion de la biodiversité et ils contribuent, grâce à leurs connaissances traditionnelles, à éclairer la sélection des pratiques de gestion de la biodiversité et des ressources naturelles se trouvant sur leurs terres. La Convention sur la diversité biologique et la Loi sur les espèces en péril reconnaissent toutes deux l’importance de la préservation, du maintien et de la prise en compte des connaissances traditionnelles dans le contexte de la conservation des espèces sauvages et de la biodiversité.

La situation et les tendances en matière de biodiversité

Les tableaux et les graphiques ci-après donnent un aperçu de la situation et des tendances relatives aux espèces en péril au Canada. Même s’il n’est pas complet, l’aperçu fournit les meilleures données de surveillance disponibles à ce jour. Les indicateurs fédéraux de la durabilité de l’environnement fournissent de l’information supplémentaire sur la biodiversité.

La situation des espèces sauvages au Canada donne une vue d’ensemble qui va des espèces auxquelles aucune cote de conservation n’a été attribuée jusqu’aux espèces disparues du pays ou de la planète (voir la pièce 3). Les 50 179 espèces répertoriées dans le tableau sont celles qui ont été officiellement recensées et ne représentent qu’une partie des quelque 80 000 espèces présentes au Canada.

Pièce 3 — Situation des espèces sauvages au Canada

Situation des espèces sauvages au Canada
Situation Nombre d’espèces
Espèces connues, auxquelles aucune cote de conservation n’a été attribuée 25 889
Espèces connues, auxquelles aucune cote de conservation n’a été attribuée en raison d’un manque d’information 8 048
En sécurité 8 294
Apparemment en sécurité 4 804
Vulnérables 1 555
En péril 790
Gravement en péril 658
Historiques (espèces considérées comme étant disparues du pays ou de la planète) 96
Espèces disparues du pays ou de la planète 45
Total (interrogation de la base de données le 4 juin 2022) 50 179

Source : NatureServe, 2022

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a recensé 841 espèces qui sont en péril (voir la pièce 4), mais ce nombre ne couvre qu’une petite part des espèces dénombrées au Canada jusqu’à maintenant. Par ailleurs, une évaluation du Comité n’entraîne pas nécessairement une inscription à la liste de la Loi sur les espèces en péril, car c’est le ministre de l’Environnement et du Changement climatique qui est chargé de formuler des recommandations au gouverneur en conseil sur les espèces à protéger en vertu de la Loi. Par conséquent, le nombre de décisions définitives rendues, qui figure à la colonne « Loi sur les espèces en péril (annexe 1) », diffère du nombre d’évaluations réalisées par le Comité.

Les espèces évaluées comme étant disparues du pays, en voie de disparition, menacées ou préoccupantes sont considérées comme des espèces en péril.

Pièce 4 — Nombre d’espèces en péril au Canada, évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada et inscrites à la liste de la Loi sur les espèces en péril (par catégorie de risque)

Nombre d’espèces en péril au Canada, évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada et inscrites à la liste de la Loi sur les espèces en péril (par catégorie de risque)
Catégorie de risque Comité Loi sur les espèces en péril (annexe 1)
Disparue du pays 21 23
En voie de disparition 371 282
Menacée 196 141
Préoccupante 253 194
Total 841 640

Remarque : Le tableau ne comprend pas les 23 espèces disparues, les 203 espèces non en péril et les 62 espèces pour lesquelles les données étaient insuffisantes que le Comité a également évaluées. Le gouverneur en conseil n’a pas inscrit à la liste de la Loi sur les espèces en péril toutes les espèces en péril recensées par le Comité.

Source : Registre public des espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, 2022

Le nombre de recommandations sur les espèces en péril formulées par le Comité au ministre de l’Environnement et du Changement climatique varie selon les classifications biologiques des espèces, aussi appelées « taxons » (voir la pièce 5).

Pièce 5 — Nombre d’espèces au Canada évaluées comme étant disparues du pays, en voie de disparition, menacées et préoccupantes, selon le taxon (classification biologique), en date de mai 2022

Graphique à barres illustrant le nombre d’espèces au Canada évaluées comme étant disparues, en voie de disparition, menacées et préoccupantes, selon le taxon, en date de mai 2022

Source : Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Pièce 5 — version textuelle

Ce graphique à barres montre qu’en date de mai 2022, 841 espèces au Canada avaient été évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada comme étant disparues, en voie de disparition, menacées et préoccupantes. Selon le taxon, qui est une classification biologique, il y avait 28 amphibiens, 79 arthropodes, 92 oiseaux, 109 poissons d’eau douce, 102 poissons marins, 22 lichens, 36 mammifères marins, 43 mammifères terrestres, 45 mollusques, 21 mousses, 50 reptiles et 214 plantes vasculaires.

Depuis que le Canada a établi sa première liste d’espèces sauvages en voie de disparition en 1978, le nombre d’espèces désignées en péril par le Comité a augmenté de façon constante (voir la pièce 6). La tendance à la hausse s’explique à la fois par le nombre croissant d’espèces évaluées par le Comité au fil du temps et par le fait que les espèces sont exposées à un risque accru de se retrouver en péril.

Pièce 6 — Nombre d’espèces en péril évaluées comme étant disparues du pays, en voie de disparition, menacées et préoccupantes par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, de 1978 à 2022

Graphique linéaire illustrant le nombre d’espèces en péril évaluées comme étant disparues, en voie de disparition, menacées et préoccupantes (de 1978 à 2022)

Source : Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Pièce 6 — version textuelle

Ce graphique linéaire illustre le nombre d’espèces en péril évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada comme étant disparues, en voie de disparition, menacées et préoccupantes, de 1978 à 2022. Selon le graphique, il y a eu une augmentation constante du nombre d’espèces en péril, soit de 17 espèces en 1978 à 841 espèces en 2022 (jusqu’à juillet 2022).

Voici le nombre d’espèces en péril :

Nombre d’espèces en péril évaluées comme étant disparues, en voie de disparition, menacées et préoccupantes par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, de 1978 à 2022
Année Nombre d’espèces en péril
1978 17
1979 24
1980 32
1981 38
1982 42
1983 56
1984 75
1985 98
1986 116
1987 140
1988 166
1989 182
1990 194
1991 214
1992 230
1993 237
1994 256
1995 264
1996 276
1997 291
1998 307
1999 325
2000 350
2001 380
2002 399
2003 403
2004 429
2005 455
2006 516
2007 521
2008 551
2009 564
2010 585
2011 635
2012 650
2013 676
2014 693
2015 711
2016 733
2017 735
2018 771
2019 799
2020 823
2021 826
2022 (jusqu’à juillet) 841