4043 Critères de l’audit
juil.-2020

Aperçu

Les auditeurs doivent disposer d’un moyen d’évaluer si la performance d’une entité dans les secteurs audités satisfait à l’objectif de l’audit. L’un des éléments fondamentaux de l’approche du BVG à l’égard des missions d’appréciation directe est l’exigence selon laquelle les audits doivent être basés sur des critères valables, c’est-à-dire les normes de performance et de contrôle à l’égard desquelles les auditeurs évaluent la performance.

Exigences de la NCMC 3001

26. Pour établir si les conditions préalables à la réalisation de la mission d'appréciation directe sont réunies, le professionnel en exercice doit, en se fondant sur sa connaissance préliminaire des circonstances de la mission et des entretiens avec la ou les parties appropriées, déterminer si : (Réf. : par. A35-A37)

[...]

b) la mission présente toutes les caractéristiques suivantes :

[...]

ii) les critères que le professionnel en exercice s'attend à voir appliqués sont valables au regard des conditions de la mission, notamment en ce sens qu'ils présentent les caractéristiques suivantes : (Réf. : par. A43 à A48)

  1. pertinence,
  2. exhaustivité,
  3. fiabilité,
  4. neutralité,
  5. intelligibilité;

iii) les utilisateurs visés auront accès aux critères que le professionnel en exercice s'attend à voir appliqués, (Réf. : par. A49 et A50)

[...]

31. Le professionnel en exercice doit chercher à obtenir de la partie responsable qu'elle reconnaisse par écrit que les critères sont valables pour la mission. Lorsqu'il ne peut obtenir cette reconnaissance, le professionnel en exercice doit considérer l'effet que cela peut avoir sur ses travaux et sa conclusion.

45. Le professionnel en exercice doit déterminer si les critères sont valables au regard des circonstances de la mission, notamment s'ils présentent les caractéristiques décrites au sous-alinéa 26 b)ii).

47. Si le professionnel en exercice s'aperçoit, après l'acceptation de la mission, que les critères applicables ne sont pas tous valables, il doit, si cela est faisable en pratique, réviser les critères et chercher à faire reconnaître par la partie responsable que les critères révisés sont appropriés. Lorsqu'il ne peut obtenir cette reconnaissance, le professionnel en exercice doit considérer l'effet que cela peut avoir sur ses travaux et sa conclusion.

73. Le rapport de certification doit comporter au minimum les éléments de base suivants :

[...]

e) la mention ou la description des critères applicables; (Réf. : par. A144 à A146 et A165)

[...]

Modalités d'application de la NCMC 3001

A12. Mesurer ou évaluer de manière raisonnablement cohérente un objet considéré dans un contexte où intervient le jugement professionnel nécessite des critères valables. Sans le cadre de référence fourni par des critères valables, la conclusion exprimée est sujette à interprétation et à méprise. Le caractère valable des critères est lié à la situation, c'est-à-dire qu'il est déterminé compte tenu des circonstances de la mission. Même si l'objet considéré ne change pas, l'utilisation de critères différents peut déboucher sur une mesure ou une évaluation différente. Par exemple, un professionnel en exercice peut faire du nombre de plaintes résolues à la satisfaction du client l'un des critères utilisés pour l'objet de la satisfaction de la clientèle, tandis qu'un autre professionnel en exercice pourrait choisir le nombre d'achats répétés dans les trois mois qui ont suivi l'achat initial. Le niveau d'assurance recherché n'influe nullement sur le caractère valable des critères; autrement dit, si les critères ne sont pas valables pour une mission d'assurance raisonnable, ils ne sont pas non plus valables pour une mission d'assurance limitée, et inversement. Les critères valables comprennent, lorsque cela est approprié, des critères en matière de présentation et d'informations à fournir.

A35. Dans le cas d'une entité du secteur public, on peut supposer que certaines des conditions préalables à la réalisation d'une mission de certification sont présentes, par exemple :

a) les rôles et responsabilités des organisations qui auditent des entités du secteur public et ceux des entités du secteur public visées par les missions de certification sont présumés être appropriés, car ils sont généralement prévus par des dispositions législatives;

b) le droit d'accès à l'information dont les organisations qui auditent des entités du secteur public ont besoin pour réaliser la mission est souvent prévu par des dispositions législatives ;

c) la conclusion du professionnel en exercice, sous la forme qui convient selon qu'il s'agit d'une mission d'assurance raisonnable ou une mission d'assurance limitée, doit généralement, en vertu de dispositions législatives, être contenue dans un rapport écrit ;

d) il existe généralement un motif rationnel, car la mission est prévue par des dispositions législatives.

A36. Si des critères valables ne peuvent s'appliquer à tout l'objet considéré, mais que le professionnel en exercice peut relever un ou plusieurs aspects de l'objet considéré à l'égard desquels ces critères sont valables, une mission de certification peut être réalisée à l'égard de cet aspect précis de l'objet considéré. En pareils cas, il se peut que le rapport de certification doive préciser qu'il ne porte pas sur l'intégralité de l'objet considéré d'origine.

Rôles et responsabilités (Réf. : alinéas 14 n), 14 q), 14 u), 26 a), par. 15 et Annexe 1)

A37. Dans toutes les missions de certification, on compte au moins trois parties : la partie responsable, le professionnel en exercice et les utilisateurs visés.

A43. Les critères valables présentent les caractéristiques suivantes :

a) Pertinence : des critères pertinents permettent d'aboutir à un rapport du professionnel en exercice qui facilite la prise de décisions par les utilisateurs visés.

b) Exhaustivité : les critères sont exhaustifs lorsqu'ils n'omettent pas de facteurs pertinents dont il est raisonnable de s'attendre à ce qu'ils influent sur les décisions que prennent les utilisateurs visés. Des critères exhaustifs comprennent, lorsque cela est pertinent, des points de référence pour la présentation et les informations à fournir.

c) Fiabilité : des critères fiables permettent d'aboutir à une mesure ou à une évaluation raisonnablement constante de l'objet considéré quand ils sont utilisés dans des circonstances similaires par des professionnels en exercice différents.

d) Neutralité : des critères neutres permettent d'aboutir à un rapport du professionnel en exercice qui est exempt de parti pris, selon ce qui convient dans les circonstances de la mission.

e) Intelligibilité : des critères intelligibles permettent d'aboutir à un rapport du professionnel en exercice qui peut être compris par les utilisateurs visés.

A44. De vagues descriptions des attentes ou des jugements quant à l'expérience d'une personne ne constituent pas des critères valables.

A45. Pour déterminer si des critères sont valables pour une mission donnée, il faut se demander s'ils présentent les caractéristiques précitées. Le poids relatif de chaque caractéristique pour une mission donnée est affaire de jugement professionnel. Par ailleurs, des critères peuvent être valables dans les circonstances propres à une mission, et ne pas l'être dans d'autres circonstances. Par exemple, la délivrance d'un rapport à l'intention des pouvoirs publics ou des autorités de réglementation peut exiger le recours à un ensemble de critères particuliers, même si ces critères ne sont pas valables pour un groupe plus vaste d'utilisateurs.

A46. Les critères peuvent être choisis ou élaborés de diverses façons. Par exemple, ils peuvent :

  • être contenus dans des textes légaux ou réglementaires;
  • émaner de groupes d'experts autorisés ou reconnus, qui suivent une procédure officielle transparente;
  • être élaborés collectivement par un groupe qui ne suit pas une procédure officielle transparente;
  • être publiés dans des publications érudites ou des ouvrages savants;
  • être élaborés en vue de la vente sur une base exclusive;
  • être expressément conçus aux fins de la mesure ou de l'évaluation de l'objet considéré dans les circonstances propres à la mission.

La façon dont les critères sont élaborés peut avoir une incidence sur les travaux que le professionnel en exercice exécute pour apprécier s'ils sont valables.

A47. Dans certains cas, les critères à utiliser pour la mission sont prescrits par des textes légaux ou réglementaires. Sauf indication contraire, ces critères sont présumés être valables, tout comme les critères émanant de groupe d'experts autorisés ou reconnus, qui suivent une procédure officielle transparente, s'ils sont pertinents par rapport aux besoins d'information des utilisateurs visés. C'est ce qu'on appelle des critères établis. Il peut toutefois arriver que des utilisateurs acceptent que d'autres critères soient utilisés pour répondre à leurs besoins particuliers, même s'il existe déjà des critères établis pour l'objet considéré. Par exemple, divers cadres de référence peuvent être utilisés à titre de critères établis pour évaluer l'efficacité du contrôle interne. Des utilisateurs peuvent toutefois élaborer un ensemble de critères plus détaillés qui répondent à leurs besoins d'information particuliers, par exemple en matière de contrôle prudentiel. Dans de tels cas, le rapport de certification peut indiquer, lorsque cela est pertinent dans les circonstances de la mission, que les critères ne sont pas contenus dans un texte légal ou réglementaire, ou n'émanent pas d'un groupe d'experts autorisés ou reconnus qui suit une procédure officielle transparente.

A48. Les critères expressément conçus aux fins de la mesure et de l'évaluation de l'objet considéré dans les circonstances propres à la mission ne sont pas valables si leur utilisation rend le rapport de certification trompeur pour les utilisateurs visés.

A49. Les utilisateurs doivent avoir accès aux critères pour comprendre comment l'objet considéré a été mesuré ou évalué. Les critères sont mis à la disposition des utilisateurs visés par un ou plusieurs des moyens suivants :

a) en étant rendus publics;

b) en étant clairement intégrés dans le rapport de certification (voir le paragraphe A164);

c) en faisant partie des connaissances générales — par exemple, le temps est habituellement mesuré en heures et en minutes.

A144. La description des critères applicables indique aux utilisateurs visés le référentiel selon lequel l'objet considéré a été évalué, et elle est particulièrement importante lorsqu'il existe des différences importantes entre les divers critères en ce qui concerne l'évaluation d'aspects particuliers.

A145. Une description indiquant que l'objet considéré est conforme à des critères applicables donnés n'est appropriée que si l'objet considéré respecte toutes les exigences pertinentes en vigueur de ces critères applicables.

A146. Une description des critères applicables dont la formulation est imprécise ou restrictive (par exemple, «l'objet considéré est conforme pour l'essentiel aux exigences de XYZ») ne constitue pas une description adéquate, car elle peut être trompeuse pour les utilisateurs du rapport du professionnel en exercice.

A165. Le rapport de certification indique les critères applicables au regard desquels l'objet considéré a été mesuré ou évalué, afin que les utilisateurs visés puissent comprendre les fondements sur lesquels le professionnel en exercice s'est appuyé pour tirer sa conclusion. Le rapport de certification peut énoncer les critères applicables, ou y renvoyer si la source des critères est facilement accessible. Il peut être utile dans les circonstances d'indiquer :

  • la source des critères applicables, et s'ils sont contenus dans des textes légaux ou réglementaires ou encore émanent de groupes d'experts autorisés ou reconnus qui suivent une procédure officielle transparente, c'est-à-dire s'il s'agit de critères établis dans le contexte de l'objet considéré (dans la négative, il peut être utile d'indiquer les raisons pour lesquelles ils sont considérés comme appropriés);
  • que la partie responsable a reconnu que les critères étaient valables ou encore que cette reconnaissance n'a pas été obtenue;
  • les méthodes de mesure ou d'évaluation utilisées, lorsque les critères applicables permettent un choix entre plusieurs méthodes;
  • toute interprétation importante faite dans l'application des critères applicables dans les circonstances de la mission;
  • s'il y a eu des changements dans les méthodes de mesure ou d'évaluation utilisées.

Loi sur la gestion des finances publiques

Paragraphe 138(3) Avant de procéder à ses travaux, l’examinateur étudie les moyens et les méthodes de la société visée et établit un plan d’action, notamment quant aux critères qu’il entend appliquer; il présente ce plan au comité de vérification de la société ou, à défaut, au conseil d’administration de celle-ci.

Paragraphe 139(2) Le rapport visé au paragraphe (1) comporte notamment les éléments suivants :

a) un énoncé indiquant si, selon l’examinateur, compte tenu des critères établis en conformité avec le paragraphe 138(3), il peut être garanti que, dans la mesure du possible, les moyens et méthodes étudiés n’ont pas de défauts graves.

Politiques du BVG

Les audits doivent reposer sur des critères valables en fonction desquels les auditeurs évaluent les éléments probants afin de développer des observations et de formuler des conclusions concernant les objectifs d’audit. [nov.-2015]

Les équipes d’audit doivent demander à la direction de l’entité de confirmer le caractère valable des critères d’audit retenus. Lorsqu’une équipe d’audit ne peut pas obtenir cette confirmation, le responsable de la mission doit considérer l’effet que cela peut avoir, le cas échéant, sur les travaux d’audit et le rapport d’audit et documenter son évaluation. [nov.-2016]

Dans le rapport d’audit, l’équipe d’audit doit indiquer les critères utilisés lors de l’audit et leurs sources. [nov.-2016]

L’étendue de l’examen spécial d’une société d’État doit, à tout le moins, englober les moyens et les méthodes « essentiels » qui seront évalués par rapport aux critères standard du Bureau. Le responsable de la mission se fonde sur l’évaluation des risques et des contrôles effectuée à l’étape de la planification pour justifier la décision d’élargir l’étendue de l’examen spécial au-delà des moyens et méthodes essentiels. [nov.-2017]

Directives du BVG

La NCMC 3001 et l’élaboration des critères d’audit

La NCMC 3001 exige de l’équipe d’audit qu’elle applique des critères d’audit valables qui présentent les caractéristiques suivantes :

  • Pertinence : Des critères pertinents permettent d'aboutir à un rapport d’audit qui facilite la prise de décisions par le Parlement ou les assemblées législatives des territoires.

  • Exhaustivité : Les critères sont exhaustifs lorsqu'ils n'omettent pas de facteurs pertinents qui pourraient influer sur les décisions que prennent les utilisateurs visés.

  • Fiabilité : Des critères fiables permettent d'aboutir à une mesure ou à une évaluation raisonnablement constante de l'objet considéré quand ils sont utilisés dans des circonstances similaires par des auditeurs différents.

  • Neutralité : Des critères neutres sont exempts de parti pris.

  • Intelligibilité : Des critères intelligibles permettent d'aboutir à un rapport d’audit qui peut être compris par les utilisateurs visés.

Le caractère valable des critères est lié à la situation, c'est-à-dire qu'il doit être approprié aux caractéristiques et aux activités de l’entité auditée et dépend des circonstances de l’audit.

Les critères d’audit peuvent être choisis ou élaborés de diverses façons. Par exemple :

  • Les critères sont souvent basés sur des lois et des règlements lorsqu’ils concernent l’entité ou le gouvernement dans son ensemble, par exemple certains articles de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés pour un audit sur la sélection des travailleurs étrangers en vertu du programme d’immigration du Canada.

  • Les critères découlent souvent des politiques, directives, lignes directrices et plans d’un organisme central ou de l’entité, par exemple les politiques du Conseil du Trésor et les plans ministériels (anciennement appelés RPP). Ces types de critères sont élaborés collectivement par un groupe qui ne suit pas une procédure officielle transparente.

  • Les critères d’audit sont parfois basés sur les normes ou autres d’organismes d’experts reconnus qui suivent une procédure officielle transparente faisant notamment appel à des consultations et à des discussions publiques, par exemple, les normes établies par l’Organisation internationale de normalisation (ISO).

  • Les critères peuvent également être basés sur des engagements internationaux pris par le Canada, comme par exemple, les Objectifs de développement durable des Nations Unies.

  • Parfois, des critères sont expressément conçus aux fins de la mesure ou de l'évaluation de l'objet considéré dans les circonstances propres à la mission.

La NCMC 3001 exige aussi que les critères soient communiqués aux utilisateurs visés pour qu’ils puissent comprendre comment l'objet considéré a été mesuré ou évalué. Le BVG communique toujours les critères utilisés dans ses rapports d’audit dans la section « À propos de l’audit », et indique également les sources des critères.

Élaboration des critères

Des critères doivent être élaborés pour chacun des secteurs à auditer (secteurs d’examen ou projets d’audit). Il peut y avoir un ou plusieurs critères. Ils sont axés, si possible, sur les résultats qui étaient attendus du programme, de l’opération, du système, des méthodes ou du contrôle. Pour définir un critère, l’équipe d’audit doit :

  • Exprimer chaque critère sous la forme d’une attente à l’égard de l’entité ou des entités auditées qui est fondée sur une source faisant autorité pour le critère.

  • Exprimer une attente de manière à permettre de tirer une conclusion : l’attente est satisfaite ou non (comme pour les objectifs d’audit).

  • Diviser un critère qui est long en deux critères ou plus, surtout lorsqu’il concerne plus d’une composante importante ou qu’il est fondé sur des sources différentes, par exemple :

    • « Nous nous attendons à ce que l’ARC, CIC et EDSC évaluent régulièrement le rendement de leurs services afin de relever les problèmes qui nuisent à la qualité des services. »

    • « Nous nous attendons à ce que l’ARC, CIC et EDSC présentent des rapports au Parlement et au public sur le rendement de leurs services. »

L’évaluation de la situation par rapport aux attentes qui sont définies dans les critères permet d’établir les constatations de l’audit. Pris ensemble, les critères de l’audit (et les constatations qui en découlent) devraient être suffisants pour permettre à l’équipe d’audit de formuler une conclusion par rapport à l’objectif d’audit.

Les critères sont des éléments clés de l’approche d’audit (BVG Audit 4042 — Étendue et approche de l’audit). Afin d’évaluer les attentes relatives à la performance, l’équipe d’audit doit élaborer des questions d’audit. Pour obtenir un complément d’information à ce sujet, voir BVG Audit 4044 — Élaboration de la stratégie d’audit : grille logique d’audit et BVG Audit 4045 — Méthodes de collecte d’éléments probants.

Examens spéciaux

Le BVG a élaboré un ensemble de moyens et méthodes « essentiels » et des critères standard connexes qui doivent être examinés lors de chaque examen spécial. Après avoir évalué les risques et les contrôles internes de la société d’État auditée, l’équipe d’examen spécial se demande si elle doit ou non élargir l’étendue de ses travaux au-delà des moyens et des méthodes essentiels et des critères standard connexes. Le responsable de la mission doit s’assurer que l’étendue et l’approche d’audit répondent aux risques susceptibles d’empêcher la société d’État d’atteindre ses objectifs de contrôle législatif. Les moyens et les méthodes essentiels ainsi que les critères standard connexes, de même que les directives additionnelles concernant l’élargissement de l’étendue fondé sur l’évaluation des risques et des contrôles internes se trouvent dans le document intitulé « Approche d’audit pour les examens spéciaux ». Afin de s’assurer que la société d’État ait une compréhension claire des modalités selon lesquelles elle sera examinée, le responsable de la mission peut envisager d’inclure les questions d’audit dans le plan d’examen spécial et d’inviter la direction de la société d’État à examiner les sources des critères.

Documentation de l’évaluation du caractère valable des critères

Au cours de la sélection et de l’élaboration de critères valables pour un audit, l’équipe d’audit devrait documenter les jugements professionnels importants qui sont posés pour évaluer le caractère valable des critères (BVG Audit 1143 — Documentation des questions importantes et des jugements professionnels importants s’y rapportant), notamment les avis reçus des experts internes compétents (le cas échéant); les raisons qui sous-tendent la décision de garder ou de rejeter certains critères; les diverses sources des critères utilisés et de ceux qui n’ont pas été utilisés; les raisons qui expliquent pourquoi les critères sont jugés valables dans le contexte de l’audit, etc.

Sources des critères

En ce qui concerne la sélection ou l’élaboration de critères valables, l’équipe d’audit peut se reporter à différentes sources, notamment :

  • les textes légaux et réglementaires régissant les activités de l’entité;
  • les politiques du gouvernement et celles du conseil d’administration;
  • les bonnes pratiques du secteur;
  • les décisions prises par le corps législatif ou l’organe exécutif;
  • les indicateurs clés de performance utilisés par l’entité ou par le gouvernement;
  • les normes élaborées grâce à des recherches ou utilisées par des organisations professionnelles ou internationales;
  • des points de référence d’entités comparables;
  • les documents de planification, les contrats et les budgets de l’entité;
  • des critères utilisés dans des audits de performance semblables;
  • des consultations auprès d’experts du domaine.

Les sources des critères sont mentionnées dans la section « À propos de l’audit » du rapport d’audit (BVG Audit 7030 — Rédaction du rapport d’audit). La nature des sources détermine l’ampleur des efforts nécessaires pour garantir le caractère valable des critères. Lorsque l’équipe d’audit utilise des critères qui découlent de lois et de règlements, elle est uniquement tenue de s’assurer qu’ils sont directement liés à l’objectif de l’audit. Le même principe s’applique aux politiques des organismes centraux ou de l’entité. Même si ces politiques ne sont généralement pas assujetties à un débat public, elles sont fondées sur des consultations menées au sein du gouvernement et elles font autorité.

Les directives, lignes directrices, plans, outils, contrôles et mesures élaborés par les organismes centraux, les sociétés d’État et les ministères et organismes publics font moins autorité. Cependant, ils peuvent être utilisés comme sources de critères si l’équipe d’audit peut confirmer leur caractère valable en faisant suffisamment de recherche et de validation. L’équipe d’audit peut consulter des organismes professionnels ou d’autres organisations qui exercent des activités ou qui effectuent des opérations semblables pour vérifier la qualité des normes ou déterminer les meilleures pratiques.

Les critères élaborés expressément pour un audit sont basés sur les données de performance d’organismes, au sein ou à l’extérieur du gouvernement fédéral, qui :

  • mènent des activités ou des opérations comparables;
  • ont établi des pratiques exemplaires à l’aide d’analyses comparatives ou de consultations;
  • ont adopté des normes que l’auditeur a élaborées grâce à l’analyse d’une tâche ou d’une activité.

Cette catégorie de critères est celle qui demande le plus d’effort de la part de l’équipe pour s’assurer de leur caractère valable.

Au fil des ans, le BVG a élaboré et testé des critères pour un grand nombre de ministères, de sociétés d’État, d’organismes publics, de programmes, et de secteurs d’activité. Toutefois, le fait que ces critères aient été utilisés par le passé ne signifie pas, en soi, qu’ils font autorité. Il incombe à l’équipe d’audit de vérifier de nouveau la source et le caractère valable des critères.

Souvent, un critère est basé sur plusieurs sources. L’auditeur devrait consigner la méthode utilisée pour élaborer les critères à partir de sources multiples.

Par exemple dans l’audit sur la sélection des travailleurs étrangers en vertu du programme d’immigration du Canada, un critère a été élaboré en fonction de la Loi fédérale sur la responsabilité, de certains articles de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, du Cadre de responsabilisation de gestion du Secrétariat du Conseil du Trésor et d’autres documents de planification du gouvernement.

Reconnaissance de la part de la direction de l’entité du caractère valable des critères

Le BVG cherche à obtenir de la direction de l’entité qu’elle reconnaisse que les critères sont valables. Dans le cas des audits de performance, les critères sont intégrés au sommaire du plan d’audit présenté à l’entité (BVG Audit 4090 — Sommaire du plan d’audit pour les audits de performance). Dans le cas des examens spéciaux, ils sont intégrés au plan d’examen spécial présenté à l’entité (BVG Audit 4100 — Plan d’examen spécial). L’entité se voit offrir l’occasion de faire part de ses commentaires sur les critères et l’équipe peut apporter des modifications en conséquence. L’équipe d’audit demande à l’administrateur général (pour les audits de performance) ou au dirigeant principal de la société d’État (pour les examens spéciaux) de confirmer par écrit le caractère valable des critères.

Si l’équipe ne peut pas obtenir de la direction de l’entité qu’elle reconnaisse le caractère valable des critères, le responsable de la mission doit considérer l’effet que cela peut avoir sur les travaux d’audit et le rapport d’audit. Le responsable de la mission doit donner et documenter des explications claires expliquant pourquoi, en dépit des objections de l’entité, il est d’avis que les critères sont valables compte tenu des circonstances. Il ne faut jamais réaliser un audit en utilisant des critères qui conduiraient à des résultats tendancieux ou trompeurs. En cas de désaccord avec la direction de l’entité en ce qui concerne les critères, l’équipe d’audit peut faire état de ce désaccord dans le rapport d’audit en expliquant les raisons qui l’ont poussée à utiliser les critères retenus malgré l’objection de la direction.

À mesure que l’audit progresse, l’équipe d’audit peut se rendre compte, après avoir obtenu d’autres renseignements, que certains critères ne sont pas nécessaires à l’atteinte de l’objectif de l’audit. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de poursuivre les travaux d’audit relatifs à ces critères. L’équipe devrait néanmoins consigner les raisons de l’élimination d’un critère dans le dossier d’audit et en faire également part à l’entité. Les critères éliminés n’apparaissent pas dans le rapport d’audit.

Travaux de suivi et critères

Les travaux de suivi consistent à examiner ce qui a été fait à la suite de recommandations ou constatations importantes formulées lors d’un audit précédent du BVG. Ces recommandations ou constatations servent donc de critères. Les engagements pris par les entités en réponse aux recommandations peuvent aussi servir de critères. Cependant, s’il s’agit de questions redéfinies ou nouvelles, l’équipe devra formuler de nouveaux critères. Pour obtenir des renseignements complémentaires, voir la section BVG Audit 4042 — Étendue et approche de l’audit, sous « Étendue des travaux de l’audit de suivi ».